34ème Maillot Jaune consécutif pour la ‘Team’ RDPC
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34ème Maillot Jaune consécutif pour la ‘Team’ RDPC
Ce 6 Novembre 2016, Paul Biya, le leader du parti au Flambeau, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), va se hisser sur les marches du podium de la scène politique Camerounaise. Un leadership sans partage qui dure depuis…56 ans ! Je sais, certains commencent à se demander d’où vient ce chiffre. C’est aussi simple que tout. Pour moi, depuis André-Marie Mbida (donc l’indépendance), j’ai comme l’impression que le ‘maillot jaune’ a juste changé d’épaule, pas d’équipe. Les mêmes sont aux destinées de l’équipe que soutiennent les supporters que constitue le peuple, à une différence près (Oui, certains coureurs véreux ou cherchant leur réussite personnelle ont lâché leur équipe de départ). Mais laissons l’histoire controversée de notre pays et de son indépendance là où elle est et revenons à notre apostolat de départ, puisque nous ne sommes pas là pour chercher noise à quiconque.
L’art de freiner aux virages
Grossir le nombre de coureurs dans le peloton, afin d’obliger les autres à freiner dans les virages et laisser échapper le leader de la ‘Team’. Cette tactique du Rdpc pour rester Maillot Jaune me plait bien. A l’aube des années 1990, plusieurs Nations africaines habituées aux us et coutumes du parti unique ont dû –bon gré, mal gré- s’arrimer à la norme du multipartisme venue de la Réunion de la Baule (Réunion formelle ou pas, je ne peux vous le dire). Le site internet du Premier ministère rapporte que « depuis le 19 décembre 1990, […] le Rdpc cessa d’être le parti unique dans la mesure où plus de 100 partis politiques ont été légalisés ». Comme je disais, augmenter le nombre d’équipe pour mieux passer inaperçu à la sortie du virage. En effet, la Loi n°90 /055 du 19 décembre 1990 a permis a beaucoup d’autres équipes de voir le jour et de se mettre parfois sur la ligne de départ. Soit pour gagner les primes de participation, soit pour espérer les ‘maillots à pois’, les ‘maillots verts’ de meilleur grimpeur, les ‘maillots blancs’ de meilleur Jeune…Jamais pour gagner, ne fût-ce qu’une victoire d’étape. Mais comment prendre en considération des équipes dont on connait le leader seulement le jour du lancement du tour cycliste ? Des équipes dont les rivaux dinent à la même table la veille du départ ? Certaines langues (des fables peut-être ou peut-être pas) chuchotent dans les travées de la course pour dire qu’il se pourrait que ce soit le maillot jaune qui ait mis et sponsorisé toutes les équipes en place pour embrouiller les pédales des « vrais rivaux ». Chacun se fera une idée sur le sujet, je ne parle pas de politique ici, mais de course cycliste.
Attention au dopage !!
“Je n’ai utilisé aucun produit qui soit interdit par la fédé…”, telle est la phrase qui revient le plus souvent quand un coureur cycliste est soupçonné d’avoir ingurgité des substances interdites pour booster ses compétences. Entendez par là, « c’est vrai, j’ai triché mais on ne m’a pas pris ».
Au début de l’ère du multipartisme, les autres équipes, participantes à la course dont la victoire n’est autre que l’arrivée en tête au palais d’Etoudi, scandaient haut et fort qu’elles avaient été flouées. Les urnes de couleurs noires semblaient pleines avant même que le premier supporter ne soit entré dans l’isoloir. Un cas de dopage qui a fait écho de telle enseigne que lors des élections de 1992, beaucoup ont murmuré comme quoi, la deuxième équipe en pôle position depuis toujours aurait traversé la ligne avant. Un cas de dopage qui pour un ancien cycliste de la ‘Team Rdpc’, grand épistolier, qui croupit dans les geôles depuis un moment serait avéré. Difficile de croire à cette version, c’est un peu comme les coéquipiers du célèbre Lance Amstrong l’accusant de forfaiture devant tous les médias. Quand ils gagnaient ensemble, personne ne parlait, maintenant que l’on est exclu de l’équipe, on fait la fine bouche. Un dopé est un dopé, il n’y a pas de tricherie à moitié. Puisque nous en sommes au registre des révélations de dopage, le Général Pierre Semengue lors d’un passage sur un plateau de télé au logo vert (je ne cite pas), a réitéré que « c’est Biya Paul qui a gagné les élections en 1992 ». Le ‘docteur Semengue’ (pour rester dans notre contexte de départ) a donc fait la contre expertise et nous dit qu’il n’y a pas eu de cas de dopage.
Après le coup des urnes noires, pour éviter d’éventuelles accusations ou suspicions de dopage, le maillot jaune a vu grand. On est parfois quitté d’ONEL (Observatoire National des Elections) I à ONEL II. Les Urnes transparentes sont entrées en jeux, mais le résultat a été le même. Les autres continuent de se plaindre des performances du gagnant.
Le dopage n’est pas bien ! Des accusations du genre, le maillot jaune a déporté des supporters d’une autre ville afin qu’ils viennent soutenir (voter) pour lui dans une autre sont récurrentes. Aux dires de certaines équipes concurrentes les morts sont souvent revenus à la vie juste pour supporter avec leur voix dans les urnes et retourner ensuite dans leur tombe. Pire, des jeunes loin dans les lycées contribuent parfois. Sous le fallacieux prétexte que l’on veut faire des Cartes Nationales d’Identité gratuites certains noms peuvent ainsi être intégré dans des fichiers de votants ; que dire donc des fonctionnaires, cadres et autre directeurs des sociétés publiques qui se croient obligé d’afficher leur appartenance au fan club du gagnant ?
Être présent à toutes les compétitions et lever les deux bras à l’arrivée !
J’aurai beau vilipendé les actions du parti au maillot jaune dans tous les sens, mais que l’on me concède, mieux, que l’on me permette de lui donner du mérite. Le Rdpc est incontestablement l’un des seuls (sinon le seul) partis politiques présents dans quasiment tout le triangle national. Ce déploiement aussi important fait logiquement grossir le nombre des militants (pas forcément des votants). Une équipe avec des sièges où les supporters peuvent se retrouver au fin fond de Kilzok par Mfou dans le Centre, à Fom-Bãe après Baré-Bakem dans le Haut-Nkam, à Kousséri, ville frontalière avec le Tchad, à Ekondo Titi, Evodoula, Mamfé, Mbui, Bepindi…Qu’on ait au moins la bonne foi de lui reconnaitre du mérite. Que l’on dise que les finances du parti proviennent des caisses de l’Etat ou de fonds occultes, je balance du revers de la main cet argument. Pas pour dire qu’il est faux ou vrai. Juste qu’il est difficile d’avoir un avis sur un problème sans preuve, ni sans avoir écouté les deux parties, et puis, je ne suis pas bien placé pour juger.
La force de frappe de notre 34ème maillot jaune repose moins sur la proximité avec le bas peuple. Puisque même lors des campagnes, le porteur du maillot ne vient presque jamais faire une reconnaissance de la piste comme certains rivaux. Cette force provient plutôt des promesses (jamais tenues) qui sont faites pour amadouer aux veilles des élections. Bref il faut d’abord avoir les moyens de sa politique, et il faut dire que ça semble être le cas de l’ex-parti unique. En fin de course, la bonne technique consiste aussi à lever les bras APRES avoir traversé la ligne. ‘Après’ parce qu’il faut d’abord que l’on ait une victoire écrasante avec parfois des pourcentages proches de 100%, qu’importe le nombre de coureurs au départ. ‘Après’ parce qu’il faut attendre que les juges de lignes que sont la communauté internationale, l’UE, l’USA, la France…et l’UA aient reconnu que le cycliste maillot jaune à vie n’a pas pris de produit dopant.
Félicitation au Maillot Jaune pour cette autre édition! La victoire d'étape de cette année prépare la grande Boucle de 2018.
Vous l’aurez compris, La vie au sein du parti au pouvoir s’apparente en tout point à une course cycliste. Les uns se battent pour que le leader naturel de l’équipe gagne toujours. Un peu comme le font les coéquipiers sur un tour cycliste International qui se déroule au Cameroun chaque année. Mais que l’on comprenne tous que la fraude que nous laissons aujourd’hui nous détruira demain. Le devenir de notre nation passe par une participation citoyenne de tous. Le changement, c’est nous !
Image: Brice Eba'a
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